Ousmane Sonko , leader de Pastef : «La Francophonie sert à renforcer
les positions néocolonialistes de la France »
Le débat sur l’opportunité de la Francophonie pour les pays africains qui
a eu cours au sein de larges couches de l’intelligentsia
sénégalaise en cette période de sommet de l’Organisation Internationale
de la Francophonie(Oif) dont notre vient d’abriter le 15ème du genre,
n’a pas laissé indifférent le président du comité provisoire
de pilotage de Pastef (Patriotes du Sénégal pour la Transparence,
l’Equité et la Fraternité).Bien que reconnaissant l’utilité culturelle et politique
de l’usage du français pour certains pays francophones occidentaux à
autres majorités linguistiques, Ousmane Sonko se veut formel : « La
Francophonie sert à renforcer les positions néocolonialistes de la France
».
« Nous ne sommes pas contre le français qui est une belle langue, qui
nous a valu beaucoup de satisfaction, qui est la langue dans laquelle nous
avons été scolarisés.IL se trouve que nous considérons, dans une démarche
beaucoup plus inclusive, beaucoup plus globale, qu’un pays ne peut se
développer que difficilement avec la langue d’autrui. En
attendant que nous puissions travailler à mettre en place un bon système
d’alphabétisation avec nos langues nationales, le français est évidemment
une langue avec laquelle nous avons une histoire et contre laquelle nous
n’avons absolument rien. Ceci dit, nous faisons la différence entre
l’utilisation de la langue française et la francophonie elle –même qui
est une organisation politique qui travaille et sert de bras à la France
dans un contexte néocolonial pour renforcer sa position dans des pays qui
ont été sous sa colonisation » a indiqué d’entrée de jeu Ousmane Sonko,
président du Pastef(Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Equité et la
Fraternité) ce dimanche à Mbour, s’exprimant sur le débat relatif à
l’utilité de la francophonie.
Pour Sonko, il y a erreur d’appréciation notoire
sur l’utilité de la Francophonie en Afrique. Car, avance t-il, ces
défenseurs de l’argument francophone en Afrique pour se donner
bonne conscience sont très prompts à brandir l’exemple des pays
francophones de l’Occident « qui ne sont pas sous la coupole de la France
» comme la province du Québec (Canada,13 % de francophones), la Suisse
(20%) et la Suisse(23%). C’est qu’explique t-il ,le français
reste dans ces pays « un réflexe politique pour renforcer et
affirmer leur identité francophone dans des ensembles où ils
sont minoritaires et dans lesquels il y a des problèmes très
aigus parfois même pour la formation d’un gouvernement ».
C’est tout le contraire, assène t-il pour les pays
francophones d’Afrique qui constituent les 80% de l’espace vital
francophone en terme d’Etats membres de l’Oif et qui
ont été totalement sous la domination de l’Hexagone : «La Francophonie demeure
un instrument de la France pour renforcer ses positions, » a martelé le leader
de Pastef.
Qui a décrié « les dépenses colossales englouties par ce sommet de
Dakar » et qui auraient pu servir à son sens à créer des milliers
d’emplois dans le public au moment où par exemple des professeurs
sortants de la Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la
formation (Fastef) sont atteints dans leur dignité de citoyens, faute de s’être
vus admis dans la Fonction Publique .
« Scandaleux », tout cela s’exclame t-il !
Ousmane Sonko, précisons le était à Mbour ce dimanche pour les
besoins du montage du comité départemental de pilotage de son parti et de
lancement des cartes de membre de Pastef(Patriotes du Sénégal pour la
Transparence , l’Equité et la Fraternité », dont le dossier de
reconnaissance suit toujours son cours . Le dossier de délivrance d’un
récépissé de reconnaissance est sur la table du ministre de l’intérieur a
affirmé M. Sonko. Qui a informé de l’existence d’un programme d’actions dans
les jours à venir pour la délivrance à sa formation politique né «
il y a seulement neuf mois, »aime t-il à répéter.
Pape Mbar Faye.
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