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jeudi 31 octobre 2013

Sénégal : Pour une nouvelle politique de développement industriel innovant

Nos PME /PMI et ETI rencontrent essentiellement l’épineux problème de solvabilité financière, mais au-delà de cette difficulté tant décriée elles rencontrent aussi des difficultés d’ordre stratégique, de développement commercial tant au niveau national qu’international. Et nous devrons placer le défi de l’innovation au cœur de nos politiques économiques et industrielles pour l’essor de nos entreprises. Pour se faire nous devrions aider nos entreprises à allouer une enveloppe conséquente dans leurs activités de « recherche et développement ». La mise en place de crédit d’impôt innovation nous semble être une approche à explorer. 
  
Les PME/PMI/ETI sénégalaises constituent un levier majeur dans le développement économique de notre pays, elles constituent au moins 80 % du tissu industriel selon l’ADPME malgré leur combat quotidien pour exister face à leurs difficultés récurrentes liées au financement, à la trésorerie, à l’investissement et aux débouchés commerciaux. Ces entreprises ont besoin d’une attention particulière de l’Etat dans le cadre des politiques mises en place pour les aider à faire face à ces difficultés. Même si des signaux encourageants se manifestent notamment dans un contexte de croissance améliorée (nous enregistrons une croissance de 4.8%[[3]]url:#_ftn3 au deuxième trimestre 2013 contre 3,1% à la même période de l’année précédente). 
  
Quant aux grandes entreprises sénégalaises, elles sont également confrontées, depuis des années à des problèmes chroniques de compétitivité qui se sont répercutés sur leur trésorerie et sur leur solvabilité. Ce sont des entreprises qui devraient constituer le fleuron de notre économie nationale, il s’agit entre autres, de la SAR[[4]]url:#_ftn4 , des ICS[[5]]url:#_ftn5 et de la SENELEC[[6]]url:#_ftn6 . Sans le soutien volontariste de l’Etat dont elles bénéficient, elles auraient disparu du paysage économique de notre pays malgré leur situation de monopole tant leurs modèles économiques ne sont pas tenables à moyen et long terme. 
  
En récapitulatif de ces difficultés que rencontrent nos entreprises, voici celles que nous considérons comme étant les  plus nocives pour la compétitivité de notre économie: 
  
1°) Difficultés financières chroniques qui découlent d’un manque de fonds propres 
2°) Dysfonctionnements opérationnels dus à l’absence de renouvellement des outils industriels. Ce problème est un pendant de la politique d’investissement au sein de nos entreprises. 
3°) Cohérence stratégique. 
4°) Fautes de gestion et mode de fonctionnement découlant de la capacité des dirigeants à mener à bien leurs missions. 
5°) Vulnérabilité face aux chocs exogènes qui ont renchéri les coûts des facteurs de production (énergie et matières premières) 
  
Remédier à ces difficultés nous aidera à assurer le développement de notre tissu économique et industriel, source de création de valeur et d’emploi, à travers des PME/PMI /ETI solides et dynamiques qui feront l’excellence de notre production nationale afin de constituer un socle harmonieux d’appui et d’émergence économique et sociale. 

  
I°) Quelles stratégies pour renforcer la performance de nos entreprises ? 
  
Nous analyserons d’abord les stratégies susceptibles d’avoir des influences directes au niveau de la performance de nos entreprises. Ceci passe nécessairement par une analyse de l’environnement qui agi sur leur niveau de compétitivité. Améliorer ces leviers permettra d’influencer la politique des entreprises et booster leur performance. 
  
  • Des difficultés financières et de la problématique de financement des entreprises
  
Les taux d’intérêts trop élevés constituent un frein aussi bien à l’investissement des entreprises privées qu’à leur propension à recruter. La frilosité des banques est un vrai handicap dans l’élan de développement des entreprises : les banques commerciales ne jouent pas le jeu, les PME ne représentent que 16% du portefeuille des banques. Il faut noter que depuis le 16 mars 2013, le taux directeur de la BCEAO a baissé et est passé de 3 à 2,75%, mais les banques commerciales n’ont pas répercutées cette baisse dans leur taux d’intérêt pour les prêts accordés aux  entreprises et aux particuliers. L’Etat devrait pousser les banques commerciales à jouer leur rôle de prêteurs de premier ordre pour faire fonctionner l’économie et non pas en devenir un frein. Ce point est fondamental pour accroître les investissements des entreprises privées et augmenter leur productivité. 
  
Etant donné la faible rentabilité des PME/PMI/ETI dans notre pays, un taux d’intérêt à deux chiffres des prêts bancaires n’est pas acceptable. Nous demandons à l’Etat d’encourager les investissements dans les entreprises à travers des prêts bancaires destinés à l’investissement dont le taux d’intérêt ne devrait dépasser 6% soit l’équivalent du double du taux directeur de la BCEAO. En contrepartie la banque prêteuse peut hypothéquer l’outil de production dans un mécanisme similaire au crédit-bail pour obtenir la confiance de chacune des parties. Nous précisons que dans la zone Euro pour un taux directeur de 0.5% les banques commerciales revendent cet argent aux entreprises à 3.58%[[7]]url:#_ftn7 en moyenne. Nous pensons que rien ne justifie du taux d’intérêt de 11% dans certains cas au Sénégal. Cette question est cruciale et devrait être pris en compte par les pouvoirs publics dans leur rôle d’arbitre entre les différents acteurs du système bancaire même si nous savons que le Sénégal a eu le meilleur taux d’intérêt moyen de la zone UEMOA en 2012 devant la Côte d’Ivoire[[8]]url:#_ftn8 , des disparités existent malgré tout au niveau national. 
  
Il se trouve aussi que nous avons l’un des réseaux bancaires les plus diversifiés en Afrique de l’ouest et il serait dommage de ne pas en profiter pour développer nos entreprises et rehausser le niveau de vie des sénégalais à travers des prêts responsables. Tout cela devrait contribuer à notre développement et au bien-être collectif. 
  
Il faudrait également explorer de nouveaux types de financements innovants dans le réseau bancaire à travers la finance islamique. Les différents financements publics qui existent ou qui seront en place avec le FONSIS et la BNDE[[9]]url:#_ftn9 constitueront des compléments qui permettront d’allier une optimisation de la trésorerie des entreprises à travers une diversification de leurs activités ou par l’amélioration de la qualité des produits et services ; ce qui permettra de gagner de nouveaux parts de marché au niveau national ou de conquérir de nouveaux marchés à l’international. 
  
Néanmoins il faut noter la hausse en volume des crédits bancaires accordés au secteur privé. Cette hausse est à soutenir, au mois de juillet 2013 elle a été de +30,6 milliards de F Cfa par rapport à Juin et les encours de crédits passent de 2230,3 à 2260,9 milliard de F CFA sur la même période selon le point mensuel de conjoncture du mois d’Août de la DPEE[[10]]url:#_ftn10 . Les crédits alloués au secteur primaire sont clairement insuffisants selon le tableau suivant, quand on sait que l’état fait du secteur primaire à travers l’agriculture, une de ses priorités. Nous espérons que cette hausse aura bénéficié à nos entreprises pour financer leurs investissements et contribuer de façon durable à leur principal rôle de créateur de richesse. 
  

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