‘’Dans le cadre des affaires qui touchent les collectivités locales, les populations doivent être toujours associées parce qu’elles maîtrisent mieux les réalités socio-économiques de leurs terroirs’’, rapporte L’Observateur, jeudi, citant ce guide de la communauté tidjane.
Le porte-parole de Tivaouane recevait mercredi une délégation de Nianing, un village situé à 9 km de la ville de Mbour. Avec la prochaine décentralisation, Nianing réclame le statut de commune et son départ de fait de la communauté rurale de Malicounda, dont le chef-lieu se trouve à 20 km.
‘’Si on associe les populations, le travail sera plus facile pour les gouvernants. Par contre, si des découpages (…) se font sans l’assentiment des populations, cela peut être à l’origine de malentendus ou de soulèvements populaires’’, a estimé Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine.
‘’Nianing regorge de potentialités. Il m’arrive souvent de venir dans la circonscription’’, a-t-il indiqué. Le marabout a promis à la délégation qu’il allait saisir le chef de l’Etat, Macky Sall, sur leur doléance pour faire entendre la voix de ces citoyens.
‘’Le village de Nianing a un potentiel économique énorme lié au développement du tourisme et de la pêche’’, a précisé le chef de village, Ibrahima Sène, qui conduisait la délégation auprès du marabout.
Cité également dans l’article, M. Sène a dit qu’ils étaient venus à Tivaouane pour solliciter les prières du cheikh, mais également pour avoir son appui auprès du président de la République, pour que le village de Nianing soit érigé en commune.
‘’Les populations de Nianing sont confrontées à d’énormes difficultés sociales, administratives, entre autres’’, a souligné le chef de village qui a rappelé un objectif de l’Acte III de la décentralisation, consistant à rétablir les équilibres territoriaux en corrigeant les disparités entre collectivités.
‘’Pour son processus de communalisation, le Conseil rural (de Malicounda) a donné un avis favorable’’, a souligné Ibrahima Sène, selon qui, le Comité départemental de développement de Mbour était allé dans le même sens.
Le chef de village de Nianing a indiqué qu’il restait seulement à faire un Comité régional de développement (de Thiès), et avoir l’avis du ministre chargé des Collectivités locales. ‘’L’enquête socio-économique a déjà été effectuée’’, a-t-il ajouté.
Des populations, regroupées au sein du Collectif des habitants pour la communalisation de Nianing, manifestaient le 23 septembre dernier dans la ville de Mbour, pour réclamer l’érection de leur localité en commune afin de vivre le principe du rapprochement de l’administration pour mieux servir les citoyens.
‘’Nous, populations de Nianing, n'en pouvons plus de traverser les communes de Mbour et Saly-Portudal pour aller à notre chef-lieu de communauté rurale, Malicounda’’, déplorait le porte-parole des manifestants, Jean Marie Sarr.
‘’C’est une incohérence territoriale et nous souhaiterions être rapprochés de notre administration où obtenir un acte administratif relève du miracle et est perçu comme un lux pour nantis’’, soutenait-il.
Six jours plus tard, le nouveau ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales, El Hadji Oumar Youm, déclarait que le processus de communalisation de ce village était en cours, assurant que ‘’les meilleurs soins possibles’’ y seraient apportés.
‘’J’ai reçu les représentants des populations de Nianing avec qui j’ai discuté sur la communalisation de leur village. On sait que ce n’est pas un problème, mais il y a eu simplement un malentendu’’, assurait-il, indiquant que ‘’Nianing pouvait être une commune viable’’.
La localité a une superficie de 16 km2 avec une population de 13.000 habitants. Elle abrite le premier réceptif hôtelier d’envergure du Sénégal avec notamment le Club Aldiana et le Domaine de Nianing.
Les Portugais avaient donné à Nianing le nom de Porto-Novo, qui fut un comptoir commercial au 17ème siècle avant de devenir un territoire français, dans les années 1800.
Il fut également chef-lieu de canton, sous le nom de Mbayard-Nianing dans les années 1900 avant de devenir la capitale de la Petite-Côte, bien avant la maladie du sommeil, avant même la naissance de Mbour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire